Est-il sain de toujours vouloir tout contrôler?
Dans la vie, on a toujours tendance à vouloir planifier, parfois à l'excès. Pour mieux prévoir le cours des choses et réduire l'incertitude à laquelle nous sommes confrontés au quotidien. Mais que faire dans la situation actuelle, quand nous pourrions être de nouveau contraints à nous confiner sans préavis? C'est un état de changement constant, tant au niveau professionnel que personnel.
Dans mon cas, j'ai une grande tendance à tout organiser à l'avance, et souvent dans les moindres détails. Je me le reproche régulièrement. Non pas que ce soit une mauvaise habitude, mais cela enlève toute la beauté de la surprise et de la spontanéité. Et il n'est que les fois où les circonstances sont telles qu'il m’est impossible de planifier que je redécouvre cette liberté.
Voyage improvisé au delà du Cercle Polaire...
Par exemple, je me souviens fort bien de ce voyage que j'avais programmé il y a plusieurs années. À l'époque, je vivais et travaillais près de Francfort en Allemagne. Cela faisait plusieurs mois que je m'y étais installé en vue d'apprendre l'allemand. C'était une langue tellement complexe pour moi que la meilleur solution était l'immersion linguistique totale.
Or il se trouve qu'après quelques temps outre Rhin, j'avais fait des progrès considérables et maîtrisais désormais les bases de la langue de Goethe. Mais mon cerveau criait à la surcharge informationnelle. J'avais grandement besoin d'un congé linguistique. Prendre une pause du germain pendant une semaine. Avec stricte interdiction ne serait-ce que de penser en allemand. Et c'est là que m'est venue l'idée de mon voyage en Norvège.
J'avais déjà été touché par les influences de la Prusse industrieuse et m'étais employé à le planifier dans les moindres détails. Horaires des autobus pour rejoindre les différents aéroports utilisés. Hébergement avec Couchsurfing. Achat de provisions pour la durée du voyage. Cartes et adresses utiles. Mais surtout une description chronométrée de toutes les choses que j'allais pouvoir faire pendant mon séjour. Un ennui absolu de prévision sans aucune place pour la surprise.
Des joies de l'imprévu
Et c'est le jour précédent mon départ que le sort a décidé de me jouer un tour. Impossible de mettre la main sur ma maudite carte bancaire. Je l'avais oubliée dans un distributeur de billets quelques jours plus tôt! Il faut savoir que la Norvège est l'un des pays les plus coûteux d'Europe, et l'idée de devoir y passer une semaine sans moyen de paiement aurait dû suffire à me faire annuler ce voyage. Par chance, j'avais des amis qui n'ont pas hésité à me prêter quelques sous.
Comme je suis intrépide, que j'avais des provisions et qu'un certain Alfonso m’avait dit pouvoir m'héberger pendant la durée de mon séjour, je me suis malgré tout lancé dans cette aventure. Et je ne le regrette pas! J'ai appris qu'il y a des personnes toujours prêtes à aider et qu'il est possible de survivre en Norvège avec très peu d'argent. J’ai appris à faire confiance à ma bonne étoile. Et j'ai surtout appris à apprécier à sa juste valeur le fait de voyager sans plan et de pouvoir réagir en direct à ce que la vie met sur mon chemin. Un programme est limitant, alors que les possibilités de la vie sont infinies.
Un état d'esprit pour un été en pleine crise sanitaire
Peut-on appliquer cette leçon à la situation actuelle, et devrions-nous le faire dans le cadre de notre voyage? En fait, nous n'avons pas vraiment le choix. Et tout bien réfléchi, je crois que c'est la meilleur façon de vivre quelque chose d'authentique et de spontané.
Jusqu'où nous mènera cette aventure? Impossible de le dire avec certitude. Nous voyagerons au jour le jour. Une chose est sûre, cela dit: Nous serons libres de choisir notre destination jusqu'au mois de septembre. Et notre objectif est d’atteindre la Suisse!
À bientôt pour un nouvel article ;)